Lorsque le journaliste Hugo Duchaine m'a contacté, il y a deux semaines afin de m'interviewer dans le cadre d'un article portant sur l'augmentation du nombre de chirurgies trans au Québec, je lui ai transmis mes observations professionnelles dans mon domaine de spécialisation, les personnes transgenres! Alors que la visibilité et l'acceptation (encore à poursuivre d'ailleurs) pour l'homosexualité se sont faites sur plusieurs décennies, le mouvement de reconnaissance des personnes trans se fait aujourd'hui plus rapidement. Dans mon bureau, je remarque que les adolescents et jeunes adultes consultent plus qu'auparavant pour leur identité de genre. Je les vois souvent avec leurs parents qui désirent avoir des balises pour appuyer leur jeune dans sa démarche de transition.
Un mythe ou croyance erronée que j'entends souvent (hors de mon bureau!) est " c'est à la mode ça, changer de sexe!". Et là, je recadre gentiment, car les gens s'y connaissent encore trop peu... Il y a toujours eu des personnes trans, de tout temps. De nombreux peuples autochtones ont trois genres (certains jusqu'à sept!) et les individus appartenant à ce troisième genre ont un rôle social privilégié (chamans, conseillés matrimoniaux, etc.). Ce qui a changé c’est qu'aujourd’hui, on a le mot "trans" et que grâce à une ouverture d'esprit grandissante au Québec, les personnes souffrant de dysphorie de genre consultent davantage et sont plus soutenues à aller de l'avant dans leur transition. Le portrait n'est toutefois pas rose, le taux d’idées suicidaires chez les personnes trans est très élevé et tous n'ont pas la chance d'avoir un entourage qui les supporte. Beaucoup de chemin reste à faire, mais je sens qu'au Québec, nous sommes sur la bonne voie!
Voici l'article en question. Bonne lecture!